Élections cantonales vaudoises
En pleine guerre interne, la gauche radicale lance Dolivo
Jean-Michel Dolivo, député d'Ensemble à Gauche, est candidat au Conseil d'Etat vaudois. L'homme veut saisir l'opportunité du départ du socialiste Pierre-Yves Maillard au printemps prochain pour offrir aux habitants du canton une candidature de « lutte ». Une « lutte de la rue au gouvernement ».
Jean-Michel Dolivo est soutenu par trois des composantes d'Ensemble à Gauche : SolidaritéS, Décroissance-Alternatives et Solidarité & Ecologie. Le POP, quatrième élément de cette alliance, est absent. Les raisons sont floues, mais il semblerait que le torchon brûle au sein de la gauche radicale vaudoise. On y reviendra plus loin.
Âgé de 67 ans, député depuis 2007 et avocat, Jean-Michel Dolivo est un politicien actif et expérimenté. Pour convaincre les électeurs, son programme tourne notamment autour du refus de la politique de renvois forcés de requérants d'asile ou encore de l'introduction d'un salaire minimum cantonal de 4500 francs. Il veut offrir aux Vaudois une alternative "réellement à gauche".
Jean-Michel Dolivo :
Jean-Michel Dolivo, d’Ensemble à Gauche, est le premier candidat ouvertement déclaré pour cette élection complémentaire au Conseil d’Etat vaudois du printemps prochain. Parmi les pressentis, une confirmation ce jeudi : le député socialiste Stéphane Montangero ne tentera pas sa chance. Il appelle par contre sa collègue de parti et conseillère nationale, Rebecca Ruiz, à se présenter. Elle qui devrait d’ailleurs annoncer officiellement sa candidature à la candidature vendredi en début d’après-midi.
Au centre, le PDC pourrait lancer un candidat : Axel Marion. Plus à droite, le député UDC et chef de groupe au Grand Conseil, Philippe Jobin se dit « intéressé ».
Sauf surprise, l’UDC devrait tenter de récupérer ce siège, perdu en 2011. Chose que le parti a échoué à faire jusqu’à présent : Pierre-Yves Rapaz, Claude-Alain Voiblet et Jacques Nicolet ont tous été lâchés par l’électorat du centre-droite. Des échecs successifs qui peuvent s’expliquer, peut-être, par le choix des candidats lancés par l’UDC.
C’est en tout cas l’analyse du politologue et professeur de politiques sociales à l’Université de Lausanne, René Knüsel :
En parallèle à cette élection complémentaire et à ses candidats potentiels, une possible guerre interne fait rage au sein de la gauche radicale vaudoise. Elle qui est réunie depuis plusieurs années au sein de la coalition « Ensemble à Gauche ».
Grand absent ce jeudi matin pour présenter la candidature de Jean-Michel Dolivo à la Presse : le POP. Mercredi soir déjà, le parti avait annoncé aux Médias « ne pas être au courant de cette démarche ».
Questionnés à ce propos, les autres membres de la coalition ont expliqué que le POP n’était plus venu depuis l’été à leurs traditionnelles séances de travail, notamment pour préparer les élections fédérales, puis la complémentaire au Conseil d’Etat. Le POP aurait pratiqué la politique de la « chaise vide », alors qu’il était au courant des démarches.
Pierre Conscience, Secrétaire de SolidaritéS :
Lors de la Conférence de Presse de ce jeudi, un militant du POP lausannois est d’ailleurs venu exprimer sa colère. Notamment sur le fait qu’Ensemble à Gauche ait été transformée en « association » par SolidaritéS, Décroissance-Alternatives et Solidarité-Ecologie.
Le POP dit "ne pas avoir été mis au courant", alors qu’il est l’un des fondateurs de la coalition du même nom. De quoi rajouter de l’huile sur le feu.
Anaïs Timofte, Vice-Présidente du POP Vaudois :
Le torchon brûle donc au sein de la gauche radicale vaudoise. Mais on pourra quand même retenir, au final, que d’un côté comme de l’autre, chacun est prêt à s’allier, à nouveau.
Élections cantonales vaudoises
Au lendemain des élections vaudoises, l'avis d'un politologue
Le Conseil d'Etat vaudois est passé à droite hier. Un changement de majorité, décidé par les électeurs suite à la nomination de Valérie Dittli en lieu et place de Cesla Amarelle. Retour sur ces résultats avec René Knüsel, politologue.
On connaît désormais le visage du Conseil d'Etat vaudois pour la législature 2022-2027: il sera composé de trois PLR, deux socialistes, un Vert et une centriste. Un verdict sorti des urnes ce dim anche, à l'issue du second tour de l'élection au Conseil d'Etat vaudois. Ce nouveau gouvernement entrera en fonction dès le mois de juillet.
Quatre nouvelles têtes, un basculement de majorité, un changement attendu de présidence, de nombreux changements sont suspectés au sein du Conseil d'Etat vaudois.
Retrouvez ici notre entretien avec le politologue René Knüsel, réalisé 24heures après les résultats du second tour des élections vaudoises :
Le nouveau Gouvernement vaudois avec de gauche a droite, Vassilis Venizelos, Isabelle Moret, Rebecca Ruiz, Nuria Gorrite, Christelle Luisier, Frédéric Borloz et Valérie Dittli. (KEYSTONE/Jean-Christophe Bott)
Élections cantonales vaudoises
"La terre politique a tremblé" dans le canton de Vaud
Entre la sensation Valérie Dittli et la non-réélection de Cesla Amarelle, la presse revient lundi sur les élections vaudoises. Des élections qui ont abouti à un renversement de majorité au Conseil d'Etat, qui repasse à droite après 11 ans de domination de la gauche.
Pour Le Temps, la majorité rose-verte "ne s'est pas remise suffisamment en question" en se contentant, surtout en début de campagne, de simplement défendre son bilan. "Beaucoup d'observateurs lui reprochent un manque d'humilité, pour ne pas parler d'arrogance. Il faut aussi reconnaître qu'onze ans de pouvoir, cela use", écrit le journal.
Les journaux reviennent surtout sur l'éviction de Cesla Amarelle, qui a fait les frais d'un département très exposé, celui de la formation. "La droite, bien aidée par les syndicats, a fait de Cesla Amarelle la cible et le maillon faible de ces cantonales", remarque 24 heures. Le quotidien vaudois estime désormais "logique" que la droite s'essaie à ce dicastère, en main de la gauche depuis 1994.
Pour La Région, les 15'000 voix qui séparent Cesla Amarelle de ses colistières socialistes Nuria Gorrite et Rebecca Ruiz sont "un gouffre qui ressemble à une sanction." Le journal du Nord vaudois s'interroge sur l'avenir politique de l'Yverdonnoise, qui veut "se donner le temps de la réflexion."
La Liberté affirme que "la terre politique a tremblé" dans le canton de Vaud. Le journal fribourgeois rappelle que peu de monde aurait osé miser, il y a encore quelques semaines, sur cet "incroyable renversement de majorité" au Conseil d'Etat. Le canton "dit adieu à un compromis efficace gauche-droite qui lui a tant réussi et doit se préparer à une vie politique nettement plus rude", prévient La Liberté.
Défaite amère pour l'UDC
Pour 24 heures, l'UDC figure aussi parmi les perdants, même si elle a contribué à faire basculer la majorité du gouvernement à droite. Son candidat Michaël Buffat a terminé dernier dimanche. "Durant des années, les candidats UDC ont fait les porteurs d'eau pour les élus PLR. Cette fois, l'UDC fait encore mieux, elle permet l'accession au Conseil d'Etat d'une candidate (la centriste Valérie Dittli) qui n'a pas de socle électoral dans le canton de Vaud. La pilule est dure à avaler", remarque 24 heures.
La Côte s'interroge sur le futur positionnement de Valérie Dittli. "Sans groupe parlementaire, celle qui assure vouloir conserver ses valeurs risque de devoir néanmoins renvoyer l'ascenseur au camp bourgeois qui l'a propulsée au Conseil d’Etat", écrit le journal. Il ajoute que la jeune centriste devra "avoir les épaules solides" pour assumer ses nouvelles fonctions.
Conseil de campagne
La presse alémanique s'est aussi intéressée à l'élection vaudoise, du fait notamment de l'origine zougoise de Valérie Dittli. La NZZ donne la parole à sa soeur aînée, Laura, qui tentera elle aussi cet automne de devenir conseillère d'Etat à Zoug. Laura Dittli, qui était présente dimanche à Lausanne, dit avoir retenu qu'une campagne se gagne "dans la rue, en discutant avec la population."
De son côté, le Tages-Anzeiger revient également sur la "débâcle électorale" de la gauche. Selon le quotidien zurichois, le PS s'est contenté de "défendre ses acquis" sans apporter de nouveaux arguments aux électeurs. Il reproche aussi aux socialistes de ne pas avoir assez soutenu Cesla Amarelle dans sa gestion de l'école vaudoise, et d'avoir considéré les Verts comme un simple "partenaire junior."
Cet article a été publié automatiquement. Source : ats
Élections cantonales vaudoises
Election au Conseil d'Etat VD: la gauche perd la majorité
La gauche ne sera plus majoritaire au gouvernement vaudois pour la législature 2022-2027. La sortante socialiste Cesla Amarelle n'a pas été réélue, laissant sa place à la centriste Valérie Dittli.
On connaît désormais le visage du Conseil d'Etat vaudois pour la législature 2022-2027: il sera composé de trois PLR, deux socialistes, un Vert et une centriste. Un verdict sorti des urnes ce dimanche, à l'issue du second tour de l'élection au Conseil d'Etat vaudois.
Dans le détail, sont arrivées en tête de ce second tour de l'élection: les socialistes sortantes Nuria Gorrite et Rebecca Ruiz (55% des voix). Un résultat qui n'empêche pas la gauche de perdre la majorité au gouvernement, la sortante Cesla Amarelle n'ayant pas été réélue. La réaction de Nuria Gorrite.
Le centre-droit en force
Les deux socialistes sont suivies des PLR Isabelle Moret et Frédéric Borloz (53% des suffrages). Une élection qui permet à l'ancien syndic d'Aigle, actuellement conseiller national de retrouver un exécutif.
Le Vert Vassilis Venizelos est, lui, arrivé en cinquième position avec 49% des suffrages. Le parti écologiste n'est d'ailleurs pas passé loin de perdre sa place au gouvernement, à la suite du retrait de Béatrice Métraux.
Valérie Dittli, la centriste, remporte le septième et dernier fauteuil avec un peu moins de 49% des voix. Valérie Dittli, candidate sur le ticket bourgeois, prône désormais une alliance forte au gouvernement :
Echec pour l'UDC
L'UDC, de son côté, échoue à nouveau à reconquérir un siège au gouvernement. Michaël Buffat a fermé la marche pour ce second tour avec 44% des voix.
Ce nouveau gouvernement, composé donc de trois PLR, deux socialistes, un Vert et une centriste, entrera en fonction début juillet.
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